Pour faire résonnance avec le communiqué médical du PSG du 26 octobre dernier « Dans les suites d’un choc reçu lors du dernier match, Marco Verratti souffre de la hanche gauche avec une lésion profonde des muscles obliques. Une indisponibilité de 4 semaines est prévue selon l’évolution. », voici un cas clinique qui peut y ressembler.
Pendant un entraînement lé 22/08, Pape reçoit un violent coup de coude sur la crête iliaque droite. Il doit arrêter la séance quelques minutes plus tard. L’examen clinique est très simple, avec une douleur exquise à la palpation de la crête iliaque à sa partie moyenne et à la contraction des muscles obliques.
L’échographie réalisée deux jours après (voir cliché ci-dessous) retrouve une collection liquidienne de 25 mm par 20 mm dans le muscle oblique externe, à son insertion sur la crête iliaque. Le traitement mis en route repose sur le paracétamol et l’ibuprofène, le froid et la compression, et le travail dans l’eau puis sur vélo dès que la douleur s’atténue.
La reprise de la course puis de l’entraînement est tentée à J4 puis à J7, en raison de la disparition de la douleur à l’examen clinique, mais sans succès puisque la course à haute intensité reste douloureuse. Par conséquent, on repart sur un travail en salle et de course à la limite de la douleur.
À J8, il va mieux. Après un échauffement de 10 min, on l’emmène sur 3 blocs de 15-15 en passant de 14 km.h-1 au premier au bloc à 18 km.h-1 au troisième, sans grosse douleur.
Le lendemain, après 15 min d’appuis et accélération pour tester la douleur, il prend part à l’entraînement sans problème. À l’échographie, un tissu hyperéchogène se met en place.
Le joueur prend-il un risque à jouer malgré la douleur ?
La contusion de la crête iliaque est très fréquente chez le footballeur.
Elle laisse souvent un hématome très douloureux, à l’insertion des muscles obliques, limitant le travail mécanique, à la marche d’abord, puis en toute fin dans les rotations du tronc.
Il n’y a aucune contre-indication à jouer malgré la douleur et l’hématome.
Le traitement ne présente pas de particularité. La compression et l’application d’occlusifs sont plus compliquées que sur une autre localisation anatomique.
Les délais de retour sont variables, de l’ordre de quelques jours à deux semaines.
Il s’agit de l’une des localisations douloureuses les plus fréquentes pour laquelle on a recours aux anesthésiques locaux pour permettre la pratique sportive – avec l’articulation sterno-claviculaire, l’articulation acromio-claviculaire, la main et les côtes (1). L’étude ne retrouve pas d’effets négatifs à long terme.
Notre confrère interrogé propose également la mésothérapie comme alternative thérapeutique.
- Gultekin S, Chaker Jomaa M, Jenkin R, Orchard JW. Use and Outcome of Local Anesthetic Painkilling Injections in Athletes: A Systematic Review. Clin J Sport Med, 2019, 13(2).